par Invité » Lun Mars 26, 2007 22:04
Bonjour Elaine et à tous!
En fin de compte c'est le début du retour(l'entrée?)dans la réalité partagée. La voie principale, si pas royale. J'ai eu des expériences pros nombreuses dans plein de domaines, mais toujours éphémères(papillonner, insatisfait par ceci ou celà) Vouloir atteindre(:attendre!)le chef idéal, le domaine "pur" où je risque pas de corruption, ou corrosion(!), les collègues parfaits, un autre monde quoi! L'herbe est plus verte dans le pré du voisin, évident! Complexes par rapport aux diplomes(jamais assez), au salaire, au statut, à la supposée exploitation voire!
En outre, quand j'y suis bien(ça arrive!), j'ai vite des difficultés avec mes collègues. Mais je sais bien que c'est quelque chose que je peux travailler et améliorer en quelques mois, au lieu de claquer la porte(ou d'accepter mon congé sans broncher)dès la 1ère difficulté(pécadille exagérée et amplifiée, trop sensible, mais ça aussi ça se soigne bonhomme !).
Arrivé à 41 ans, je m'aperçois avoir envie de me stabiliser pour être autonome question traitement, logement, voiture, etc
Puis le reste peut se dégager vite. Mais renoncer à se vendre sous prétexte d'un cv vide est aberrant : l'expérience ne se situe pas dans les périodes salariées uniquement, ou la formation dans les diplômes visés par le rectorat !
Je viens à Paris cet été et vais faire dès installé un BCA(bilan de compétences pro approfondies)suivi sans doute d'autre chose complémentaire(l'intitulé m'échappe) : 6 semaines, puis 3 mois. C'est prescrit par l'anpe et donc sans frais(sur demande, ceci dit).
J'ignore si c'est propre à l'aspie, mais j'ai beaucoup de mal à suivre une activité pendant longtemps(me stabiliser). Les intérets spéciaux sont les exceptions à cela, mais c'est la face sombre de la stabilité là, y compris lorsque j'y prends un plaisir apparent(auto-duplicité qui peut durer des décennies!) . Mon expérience pro la plus longue est d'1 an(3 fois), dont la 1ère fois à mi-temps. Additionnées dans un domaine, pas plus de 2 ans en comptant le bénévolat(bon, au plus large, quelques années, d'accord).
J'ai peur de me scléroser, de m'ennuyer, de stagner, de m'enfermer, de perdre ma "liberté"(c'est quoi ça??), de me sous-employer(bonjour l'humilité, là!)ou tout simplement de trop travailler(l'oisiveté est mère de tous les vices, mais j'ai vérifié pendant longtemps pour être sûr!!!).
Ah la sécurité! Peur de manquer, d'être seul, d'être livré à soi-même, abandonné, persécuté, incompris, méprisé, moqué, chahuté, trop sollicité, exploité(encore!), fatigué(pauv'chéri!), mal payé de retour.
Enfin la cerise sur le gâteau, la caution biblique : le travail est la peine de ceux qui ont péché, donc pourquoi je dois travailler? et si j'y mets le doigt avant, ça va entrainer que je sois maudit(c'est salissant le travail, m'enfin!)?
Voilà Elaine, avec du retard à l'allumage, une 1ère mise en perspective de difficultés aspies persos quant à ma fuite du monde(du travail) et de la réalité qui en émerge a priori assez vite lorsqu'elle est prise au sérieux et reconnue pour seule valide(rêver est un ilôt du réel, pas l'ensemble, si utopique que soient nos iles sur mesure taillées avec les meilleurs logiciels).
Travailler, ai-je appris(sans trop y croire alors je reconnais)au monastère, c'est la noblesse humaine, pas une malédiction divine, ni une punition. Bénédiction oui, droit aussi, et préalable à une vie entière, ni morcelée ni bizarre, ni amputée ni assistée, ni trop dure(à chacun sa mesure, et chaque âge son emploi, son évolution de carrière, etc), ni surhumaine( superman travaille pas beaucoup quand on lit ses bd!), pour aspies comme pour tout handicap culturel donné( et assumé, chacun son talent).
Bon, je m'éclipse, je commence à devenir sentencieux ?
amicalement
Eric