ghislaine a écrit :J'épprouve des difficultés encore moins qu'avant car j'ai moins à subir d'interractions.
Tant que faire se peux, il n'est bien sûr pas utile de se surexposé. Personnellement je tiens pas trop mal mon rôle professionnel en partie parce que je n'ai plus à jouer chez moi ou pas trop.
ghislaine a écrit :J'ai de la difficulté à communiquer sauf pour donner une information importante...
C'est bien

Ne change pas trop.
ghislaine a écrit :Je me force à utiliser une communication un peu plus informelle mais je sens que cela ne m'est pas naturel genre je dois réfléchir dans ma tête au processus. Ex. Il parle assez souvent de ses enfants il serait importun que je lui demande comment ils vont ? Comme je ne le fais pas naturellement et plus je suis fatiguée plus ma communication n'est pas naturelle. Cela me demande un effort constant.
L'adaptation au milieu neurotypique est une nécessité, cependant il faut veiller à ne pas surcompenser trop, il y a des risques. Point important : se préserver des moments pour sa personnalité autistique : isolement, pure communication, intérêts particuliers. Pour moi chaque jour je dois consacrer un peu voire parfois pas mal de temps à un des intérêts particuliers, c'est un sas très efficace et agréable.
ghislaine a écrit :Bref au travail cela m'ennuie encore beaucoup. D'un côté je sais que j'accompagne efficacement la personne dans un soucis de bien être et de comfort mais d'un autre j'ai peur de provoquer l'ennuie chez elle en ma présence. Genre je ne suis pas ce genre de femme à parler parler, raconter tout et n'importe quoi. La majorité des intervenants auprès des personnes en situation de dépendance font ainsi.
Parfois je crains de paraitre froide ou trop distante. En même temps je suis là pour réaliser un travail efficace pas pour copiner. J'aime garder de la distance professionnelle mais on me l'a déjà tellement repproché que je me questionne quasi journalièrement.
Je pense qu'un détachement apparaissant comme professionnel n'est pas un handicap, une limitation mais rien de rédhibitoire en tous cas pas pour tout le monde. Et de plus cela te permet de ne pas trop t'en demander car naturellement et systèmatiquement cela t'épuiserait.
ghislaine a écrit :Si je me force trop dans mes interractions et à communiquer et à partager, je reviens chez moi complètement perturbée. Je peux alors avoir un comportement d'ado et j'avoue que j'ai du mal à le controler parfois c'est dans le bon sens. Je ris pour un rien et parfois ce sont plutot des comportements démesurés négatifs genre cris, colères, et même agressivité verbale.
Ne t'épuise pas dans trop d'interactions si tu ne t'en sens pas capable. Je préconise bien sûr les efforts mais il me semble qu'actuellement tu as besoin de te rassurer dans tes possibilités professionnelles, il ne faudrait surtout pas tombé dans un enferment autistique du type "je veux absolument réussir de la même manière que les autres". Je crois qu'un bon équilibre et de trouver un positionnement différenciant et perçu comme relevant du professionnalisme. C'est l'aspect positif de ce que nous sommes qu'il faut utiliser et mettre en valeur : perfectionnisme, rigueur, recherche de l'efficience, abnégation dans la répétition, ethique.
Reste les comportements démesurés négatifs, c'est plus compliqué. Une origine probable et sûrement régulière et la simple confrontation à la neurotypicité. Ma compagne aspie y est très sensible. Ce que j'essaye de lui faire prendre, c'est de la distance. Je présente notre rationalité pour ce qu'elle est : un grand talent pour la qualité de la transmition d'information et notre efficience. Et c'est aussi une opportunité pour adopter une attitude d'ethnologue. Les dysfonctionnements de la communication et du comportement neurotypique sont extrêment révélateurs de leurs intentions qui bien souvent consituent le principal de leur objectif. Vu de haut et ça tous les aspies le peuvent je dirais constitutionnellement, une fois dépasser la colère, devenu amusement devant la lisibilité de leur intentions, comme devant de grands enfants, bien souvent je souris intérieurement, m'amusant à anticiper les réactions et laissant ma curiosité se satisfaire de ces expériences sous mes yeux. Et je reste très zen
