Bonjour Florence,
J'aimerais te donner mon avis et mes impressions sur la situation que vous vivez ta fille et toi, mais avec toutes les précautions qui s'imposent.
Je suis actuellement étudiante en psychologie, aussi je pense avoir une idée de la torture psychologique liée aux révisions, aux obligations scolaires diverses, on n'y échappe pas en étant au lycée. Je n'ai pas été diagnostiquée autiste, c'est important, par contre je me reconnais dans le comportement de ta fille.
Adolescente, je n'avais que très peu d'amis-es et même quand j'étais sollicitée, je sélectionnais mes camarades selon des critères spécifiques, comme le caractère, le comportement en général. En fait, j'étais souvent mal à l'aise avec les autres, je n'aimais pas les jeux qu'ils avaient l'habitude de faire, leur façon d'aborder la vie, de considérer autrui dans leurs relations sociales.
Moi aussi, je restais parfois à l'abri des regards, volets presque fermés, le pire dans tout ça, c'est qu'on ne me comprenait pas. Quand nous avions de la visite, soit quasiment tous les jours, je me sentais tellement mal rien que de devoir dire "bonjour" et d'affronter le regard de l'autre, pourtant il s'agissait soit de voisins ou de proches (parfois très envahissants). Je subissais ces intrusions dans mon quotidien.
Pour revenir sur l'autisme, il ne faut pas oublier la comorbidité donc la présence de troubles, même si elle n'est pas systématique, nous avons l'exemple de Tyr qui vit très bien.
Si ta fille ne veut plus se laver aux produits, peut-être - et c'est une suggestion pas un diagnostic - a-t-elle développé une phobie liée au savon, soit la saponiphobie ? Certaines personnes ne se lavent plus qu'à l'eau voire à l'eau avec de l'huile végétale et cela leur convient.
J'ai bien l'impression que ta fille, en s'enfermant, exprime son mal être et son inconfort par rapport à ce qui est imposé, le système scolaire traditionnel m'ayant moi même asphyxiée.
Par rapport au traitement, je partage totalement ton avis. Je peux même dire que je suis plutôt opposée aux médicaments, mais dans certains cas, je dois bien admettre qu'il faut passer par là, quand il y a un danger pour soi même et/ou pour autrui. J'ai vécu une crise terriblement angoissante, j'aurais dû prendre des anxiolytiques prescrits par mon psy car je ne dormais plus et je faisais des crises de panique, mais j'ai résisté jusqu'au bout... la simple prise d'un comprimé m'angoissait encore plus !!
Le plus difficile, selon moi, est ce sentiment d'être incompris dans la vie. Je crois qu'en manifestant à la fois de l'attention, sa compréhension et sa compassion, on ne fait pas de miracle, mais on apporte déjà une petite lumière dans l'univers sombre d'une personne. Cependant, même en le faisant avec tout son coeur, il arrive que cette personne se persuade encore d'être spéciale, différente, exclue... la patience est de rigueur.
En ce qui me concerne, je prenais de l'euphytose nuit qui apportait une petite aide par l'effet détente le soir...