Citation :
Philette,
A propos du sport. Avant, j'avais jamais fait attention, je faisais du sport quand ça n'avait pas l'air d'en être, voile, vélo, marche,barres asymétriques, du moment que ce n'était pas pour faire du sport, mais par plaisir. En cours, j'avais beaucoup de mal à comprendre l'intêret de courir après un ballon ou de courir tout simplement. Mais quand j'ai fait la formation d'AVS, j'ai dû faire de l'ergonomie, c'est à dire apprendre à manipuler des personnes + ou - paralysées, et là, problème, incapable de reproduire les mouvements qu'on me montrait jusqu'à ce que je comprenne à quel résultat je devais arriver. Comme pendant 28 ans j'avais soulevé des poids lourds (fruits & légumes), j'ai compris que c'était le même système à utiliser et ça a marché.
Et, au contraire de Jils, je danse,(si je ferme les yeux, m'isole des autres mentalement)en rentrant dans la musique, en suivant l'un ou l'autre des instuments, jamais tous à la fois, mais j'ai le plus grand-mal à jouer d'un instrument, mentalement, j'en joue, mais les doigts ont du mal à suivre.
Et j'ai fait l'expérience d'oser un jour plonger, je répétais le mouvement mentalement, je l'executais de cette façon et d'un coup, je me suis lancée, pas trop mal. 5 mn après le maitre nageur a voulu me montrer le mouvement pour me corriger, pleine de bonne volonté, j'ai essayé;j'ai eu mal à une vertèbre plusieurs années. J'en ai conclu que je ne pouvais pas faire ce qu'on me disais, mais que je pouvais intégrer le mouvement décomposé, le travailler dans la tête et ensuite le faire .
Mais le résultat à ce jour, c'est qu'il y a quantités de trucs que je ne peux pas faire dès l'instant qu'on me regarde, comme une sorte de culpabilité, de peur de me faire engueuler, mais ça viens de la manière un peu sèche utilisée pour mes apprentissages (comme je trainais à faire du vélo, mon père s'est impatienté, m'a collé une baffe et m'a ordonné de rouler. ca a marché, avec la peur on obtient des miracles, mais ça a laissé quelques traces, c'est un exemple entre autres).
Toi, tu appelles ça une réflexion, je ne sais pas si c'est pareil? pas réfléchir au mouvement, mais je dirais intégrer le mouvement mentalement ? je n'arrive pas à trouver de terme pour ça, pas une idée, ni une réflexion, ni une pensée.C'est physique, mais que dans la tête, peut-être comme quelqu'un amputé sent quand même son membre absent, un mouvement mental?
C'est très intéressant ce que tu racontes, car c'est une question très importante pour moi et je ne m'en sors pas!
Anne-Marie,
Voudrais-tu dire que toi aussi, pour pouvoir réaliser un mouvement, tu est obligé de te construire aupravant une sorte de "représentation mentale" de ce que tu as à faire?
Ce serait important que tu précise encore ton hypothèse car c'est essentiel dans mes propres recherchesetça pourrait me donner une clé pour dépasser mes problèmes de communication lorsqueje suis confrontée au sport.
J'ai toujours la même reflexion de la part de mes prof de sport, à savoir "tu reflechis trop". Et ce n'est pas du tout ce que je ressens. J'ai longtemps pensé qu'ils ne m'évaluaient pas bien, mais je n'ai jamais compris en quoi! Je n'ai jamais compris ma différence. Et le sport est très important pour moi.
L'histoire de ton plongeons, ma vie sportive entière est truffé d'exemples de ce type. Je suis lassée, en fait, car je n'ai jamais trouvé quelqu'un qui m'enseigne une activité sportive en ayant une perception juste de ce que j'étais. Certains ont vu le potentiel, d'autres sont complètement passés à côté. Mais aucun ne m'a perçu d'exacte façon. C'est extrèmement frustrant!
(Je m'excuse auprès de ceux sur le forum qui rencontrent des problèmes beaucoup plus vitaux que celui que j'expose. Mais je cherche à comprendre ce qui se passe dans ce domaine, car c'est ma passion, et je vie et parfois même je n'ai sur-vecu en fait que au travers de mes passions, et je n'ai jamais reussi à trouver un compromis suffisant pour vraiement faire de la performance, ce qui m'aurait permis d'en vivre, en fait. Dans mon cas, comme pour de nombreux SA, les passions sont des moteurs essentiels de notre vie. Alors excusez-moi encore si ce sujet semble futile. Il ne l'est pourtant pas!)
Depuis que j'ai compris que j'étais Aspie, j'ai repéré des personnes qui sont semblables et qui rencontrent les même difficulté de "représentation mentale" (en attendant peu-êtrte de trouver un terme compretyement approprié à ton idée) dans l'apprentissage sportif, que moi ou bien les mêmes problèmes de communication. Lorsque l'on sait que la performance est basée sur la confiance... que de dégats, et quel force de caractère est-on obligé de mettre en oeuvre!!!
J'ai fait de la musique aussi, mais là, je suis tout de suite tombée sur quelqu'un qui a évalué mon profil de façon juste, en y intégrant ce que j'avais de particulier. C'est la seule fois, en fait. Je crois que la musique permet une ouverture plus grande et donc les NT acceptent plus facilement des gens différents. (comme en informatique d'ailleurs)
Merci de me lire